La saga des Bodin’s débarque dans le Perche

Le Perche

30 septembre 2013

Le Perche

La saga des Bodin’s débarque dans le Perche. Rencontre avec Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, alias Maria et Christian Bodin.


Les Bodin’s, plus qu’un spectacle, un phénomène ! Le bouche à oreille suffit à remplir les salles. Jouant à guichets fermés à chaque représentation, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, alias Maria et Christian Bodin, parcourent la France en prodiguant bonne humeur et joie de vivre. Les Bodins ont aujourd’hui vingt ans. Certainement pas encore l’âge de raison !

Peu de médiatisation

Peu de plateau télé ou d’émission, quelques portraits ci et là : les Bod’ins, c’est une culture qui se transmet oralement, des DVD que l’on se prête… Trois spectacles à Mortagne et tous complets en quelques semaines. Qui peut en dire autant ? « Ce n’est pas une volonté de notre part de ne pas apparaître souvent à la télévision, explique Jean-Christian. Mais on ne s’en porte pas plus mal. »
L’aventure débute en 1993. Le personnage de Maria Bodin créé par Vincent Dubois fait déjà un carton sur de nombreuses scènes quand a lieu la rencontre avec Jean-Christian Fraiscinet. Une complicité immédiate et la Compagnie des Bodin’s prend son envol.

Des salles plus grandes

Les deux comédiens ont posé leurs valises durant trois jours (ce qui est assez rare) à Mortagne-au-Perche pour leur dernier spectacle “Retour au pays”. L’histoire de Maria, vieille paysanne de 87 ans, qui désire léguer à son fils Christian, exilé à Paris, la ferme familiale. Mais ce “cadeau” ne serait-il pas empoisonné…

« Avec ces personnages nous avons créé une saga » résume Vincent Dubois. Le public suit leur histoire depuis des années. Ils ont évolué au fil des années.” Ce qui a changé par rapport aux débuts ? « Nous avons toujours beaucoup joué, 250 spectacles par an. La seule différence aujourd’hui, c’est que les salles sont plus grandes ».

Des thèmes simples

Écrit à quatre mains, chaque spectacle recèle des répliques mordantes et hilarantes. Un style que certains n’hésitent pas à comparer à Audiard. La référence flatte les deux auteurs. « Nous travaillons longtemps sur le scénario. On s’interdit de penser au dialogue tant qu’il n’est pas fini et très précis. Ensuite, cela devient un jeu de trouver des expressions drôles et pertinentes ». Mais pas question de faire dire à Maria ou Christian n’importe quoi. « Nous abordons des thèmes simples, c’est pour cela que ça fait mouche. Nous sommes un peu des ambassadeurs des petites gens. Nos personnages ont le bon sens des gens de la terre… Tout le monde en prend pour son grade, Maria tape sur tout ce qui bouge ! Nous avons fabriqué ces personnages, alors forcément il y a un peu de nous dans chacun, mais ils sont devenus des entités à part entière. Ce n’est pas parce que nous sommes auteurs qu’on peut tout leur faire dire. Maria et Christian existent par eux-mêmes. Ce sont eux qui parlent, pas nous ». Inclure des éléments d’actualité, oui, si ça ne dénature pas le spectacle.

Plus d’émotion

Soucieux de satisfaire leur public de fidèles comme chaque nouveau spectateur, les deux comédiens ont à cœur de soigner chaque histoire « en donnant des indices sur les histoires précédentes. » Grâce au sketch sur “face de bouc” largement diffusé sur YouTube, les Bodin’s ont touché un public beaucoup plus jeune. « De même, les deux films diffusés au cinéma nous ont ramené un nouveau public au théâtre ». La notoriété est grandissante. Au fil des années, les personnages se sont humanisés, des moments d’émotion ont fait leur apparition, les failles de Maria apparaissent… « Il ne faut pas de temps mort, mais ce n’est pas parce le public ne rit pas que c’est un temps mort. Ce fut un tort au début de miser uniquement sur les gags, une erreur de jeunesse. Aujourd’hui, on ose faire des scènes plus personnelles et intimistes, sur la relation entre Maria et son fils. Il ne faut pas se priver de ces moments ».

Faire les bons choix

Toujours émerveillés de vivre de leur passion, les deux compères savourent chaque instant avec délectation. « C’est très excitant de faire ce métier, du bonheur permanent. On adore ! Donner du plaisir aux gens à chaque fois qu’on monte sur scène, c’est devenu une drogue. Si les tournées peuvent être fatigantes, ne pas monter sur scène nous manque ». Et pas question de se reposer sur ses lauriers : « Depuis 2006, la production Cheyenne nous accompagne et organise nos tournées. Une équipe formidable qui nous fait confiance. Conquérir le public, c’est une chose. Le garder c’est autre chose. On peut vite se faire retourner comme un crêpe ! Il faut faire les bons choix, travailler dur et ne pas se laisser griser par telle ou telle proposition. Nous sommes redevables au public qui nous aime. Il faut se mettre au boulot pour lui ».
N.L.

A découvrir : notre page complète dans la prochaine édition du Perche mercredi 2 octobre.