Les Bodin’s repassent à la Commanderie

Le Progrès

14 décembre 2013

Le Progrès

Moins de deux ans après leur triomphe à la Commanderie, les Bodin’s refont un détour dolois. A ne pas manquer.


Il faut une heure bien sonnée en coulisses à Maria Bodin pour devenir ce qu’elle est durant près de 90 minutes sur scène mais trois fois moins de temps à Christian, son fils, pour faire la même chose, alors que Maria a déjà la moustache et que Christian se la colle.

Si vous n’avez rien compris, c’est que vous ne connaissez pas les Bodin’s et qu’il va falloir vous y mettre. Bref, si on se résume, et cette fois-ci, on se concentre parce que c’est bien la dernière, on est très physique chez les Bodin’s. Un physique qu’on ne souhaite à personne.

Question QI, même scénario : celui de Christian ne dépasse pas les 50, même en rase campagne, alors que sa mère a un bon sens paysan bien cru du crû et fait preuve d’une méchanceté peu commune envers ses proches. De son fils, elle dit par exemple : « Il est con comme la lune… et jamais une éclipse ! » Ces derniers temps, peut-être à cause de ses 87 ans et sa maladie « d’Assa mère », elle perd un petit peu la boule, la Maria, et il faut avoir au moins une case en moins pour vouloir confier sa ferme à un Parisien. Qu’allait-il galérer à Panam, le benêt ? Et elle, la renarde aux dents perdues, n’est-elle pas en train de lui faire un coup fourré ? Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, respectivement elle et lui, ont su créer un duo spectaculaire qui, depuis une quinzaine d’années, a ses fans dans la France entière et on vient de loin pour les voir.

En avril 2012, les organisateurs parlaient de 1 700 spectateurs rien que pour la Commanderie. Les Bodin’s sont sur orbite : ça tourne pour eux ! Le carnet de commandes est plein ; à Dole, pour l’instant, il reste encore des places. On ne peut que s’en réjouir car ceux qui ne connaissent pas encore les saillies de cette vieille paysanne coriace et roublarde et les âneries de son rejeton se doivent d’immédiatement réserver leur place pour une expérience incomparable. Il est en effet impossible de ne pas rire dans cet univers où le fond de terroir le dispute à des envolées surréalistes. Les Bodin’s sont un excellent remède contre la morosité ambiante et même si vous avez déjà vu le spectacle une petite piqûre de rappel ne peut pas faire de mal.