Les gens nous remercient de les faire rire en cette période difficile

La Voix du Nord

6 février 2015

La Voix du Nord

Les Bodin’s, duo comique formé par Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, présentent « Retour au pays », ce samedi soir, au théâtre Sébastopol. Une pièce qui a séduit près de 400 000 spectateurs.


Vous donnez à Lille l’une des dernières dates de votre tournée…

« Oui. On terminera la tournée fin février à l’Olympia. Cela fait quatre ans que l’on tourne avec ce spectacle. C’est assez rare, mais ça marche tellement bien ! On ne s’est pas lassé. On a commencé dans des petites salles pour arriver à faire la tournée des Zénith. On a réuni près de 400 000 spectateurs sur ce spectacle, c’est exceptionnel. »

Vous renouvelez ce spectacle en vous appuyant sur l’actualité. Cela ne doit pas être facile en ce moment…

« Les dessinateurs de Charlie Hebdo, c’était des collègues. C’est encore trop frais pour en parler. C’est une expérience assez étrange d’être sur scène au moment où le monde tourne mal. On avait déjà vécu ça le 11 septembre 2001. On était sur scène à Paris, à la Comédie Caumartin. On se doit d’être sur scène, d’ailleurs, à la fin du spectacle, les gens nous remercient de les avoir fait rire durant cette période difficile. »

Vous ne faites quasiment pas de promotion et nombreux sont les spectateurs qui viennent vous voir. Quelle est votre recette ?

« Notre recette, c’est la longévité. Cela fait vingt ans que l’on est sur scène. On a su fidéliser notre public. Il s’est attaché à nos personnages. On ne les a pas trahis, on est restés les mêmes, c’est ce qui plaît aux spectateurs. En plus, notre spectacle est multigénérationnel. Ça, ça compte vachement. On touche tout le monde. »

Dans quel état d’esprit êtes-vous au moment où vous jouez les dernières de « Retour au pays » ?

« Chaque fin de spectacle est un deuil, surtout quand celui-ci marche bien et que l’on ne s’ennuie pas. On est jamais certain de faire aussi bien par la suite. Il y a de l’angoisse, des doutes, mais il faut aussi passer à autre chose. C’est notre métier qui veut ça, on est là pour créer, pour écrire. »

Votre prochain spectacle ?

« Notre prochain projet c’est Grandeur Nature. Cela fait dix ans qu’au mois de juillet, on le joue dans une ferme avec 1 000 places. C’est comme un son et lumière avec des animaux et des décors naturels. Là, dès septembre, on va le jouer durant cent dates dans de grandes salles à travers la France. On partira en tournée avec dix semi-remorques, des animaux. Ça sera comme un cirque. »