Vincent Dubois - Les Bodin’s

Le Prog 37

30 juin 2017

Le Prog 37

Depuis vingt-cinq ans, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet se griment pour devenir les Bodin’s mère et fils. Depuis plusieurs mois, leur tournée « Grandeur nature » remplit les Zénith. A Descartes aussi, le spectacle affiche complet. Vincent Dubois revient avec nous sur cette aventure.


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Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, comment définiriez-vous les Bodin’s en quelques mots ?

C’est un couple mère-fils, une vieille paysanne à la dent dure mais au cœur tendre, qui a dans ses jupons un vieux garçon qui est une sorte de Tanguy des campagnes. Ce couple mère-fils est confronté à la dureté et à la modernité et réagissent à tout cela avec leur bons sens.

Ils sont donc ancrés dans le passé tout en étant d’aujourd’hui ?

Ils sont ancrés dans le passé à cause déjà de l’âge de la mère qui a 87 ans et qui en a vu passer sous les ponts comme on dit. Mais cette Maria Bodin est assez rock’n’roll et elle est sans doute beaucoup plus jeune que certains jeunes. Et aujourd’hui, même dans le fin fond de la Creuse, de la Corrèze ou du Berry, on ne peut pas ignorer internet, les médias, la télé, les élections… C’est impossible, on n’est plus des Robinson Crusoé.

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Jouer votre spectacle dans les Zénith, c’est un rêve qui se réalise ?

C’est au-delà de nos rêves ! Car le rêve de départ est beaucoup plus humble : juste gagner sa vie avec un métier qu’on aime. Je gagne ma vie depuis bientôt 30 ans avec le métier de comédien en faisant rire les gens et en leur faisant du bien : c’est déjà un rêve en soi. Ensuite, jouer tous les soirs devant 4000 ou 5000 personnes ce n’est plus un rêve, c’est le nirvana ! Et on va faire tout ce qu’il faut pour que ça dure…

Le spectacle que vous proposez dans cette tournée des Zénith est le même qu’on peut voir en Touraine, à Descartes, chaque été ?

Pour les 10 ans du spectacle en 2014, on s’est dit avec Jean-Christian que ce serait sympa d’en faire une version Zenith, mais dans une de ces conversations du soir où on refait le monde et on dit des conneries ! Partout en tournée avec les autres spectacles, on entendait les gens dirent qu’ils n’arrivaient jamais à voir le spectacle à la ferme car c’était plein des mois à l’avance, il y avait beaucoup de frustration car les réservations ouvrent début octobre et les 25000 places sont en général vendues en 3 semaines, donc beaucoup de gens ne pouvaient pas le voir. L’honneur revient ensuite à Coco de Cheyenne Productions à Tours : il nous a dit "j’ai entendu parler de votre projet de fou, je vous suis !". On lui a dit qu’on déconnait, mais lui était sérieux ! On a donc travaillé un an et demi en amont avec un directeur technique. En creusant un peu le dossier on s’est aperçu qu’on était en train de monter un truc de tarés avec 60 personnes qui y travaillent, mais on a été au bout et on ne regrette pas.

Ce qui est fou c’est que les médias ne se sont intéressés que récemment à vous...

Il y a une explication très pragmatique à cela : auparavant on n’avait pas la même infrastructure. On s’est longtemps occupé de tout avec Jean-Christian, on n’avait pas de directeur technique, de chauffeur, d’attaché de presse… Maintenant qu’on a tout ça, cela a déclenché des choses. Les médias ne nous ont jamais couru après pendant un bon moment, et le spectacle en Zénith a déclenché une sorte de phénomène qui les a attirés pour relater le fait qu’on remplissait des grandes salles sans passer dans les médias. On a eu des propositions d’émissions télé, de passages chez Sébastien, Drucker… Les producteurs se regardent beaucoup entre eux et se sont aperçu qu’on était en train d’apprendre notre métier et qu’on pouvait faire de la télé. Il nous a fallu tout ce temps là mais c’était peut-être aussi ce qu’il nous fallait.

Et l’exercice télé vous plait ?

Oui beaucoup, mais on fait attention à ce qu’on accepte avec Jean-Christian. Au début il faut apprendre à accepter puis après on apprend à refuser, car on n’a pas forcément besoin de tout, et avec nos personnages il ne faut pas forcément vouloir tout faire.

Vous incarnez justement les mêmes personnages depuis une vingtaine d’années : vous n’avez pas envie d’autres aventures ?

Oui bien sûr, on en a envie, et on le fait l’un et l’autre. On prend aussi un peu de distance l’un de l’autre car on passe parfois plus de temps ensemble qu’avec nos épouses respectives, on est un vieux couple de 25 ans de collaboration, on a besoin de prendre un peu de recul. J’ai un agent au cinéma qui me trouve des petits rôles à l’écran, Jean-Christian joue d’autres pièces…. C’est indispensable !

Vous avez des nouveautés en préparation ?

On est en écriture d’un nouveau spectacle en duo, car celui-ci est incroyable mais a l’inconvénient de ne pouvoir être joué que dans les Zénith, on se prive donc de tout un tas de petites salles où les gens nous attendent mais où on ne peut pas aller. On écrit donc pour refaire des salles plus modestes dans des villes où on ne sera pas passé avec le spectacle actuel.

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Votre livre de chevet du moment ?

Une des meilleures biographies de Jacques Brel, d’Olivier Todd. J’idolatre Jacques Brel !

La tentation à laquelle vous ne pouvez pas résister ?

Une bonne troisième mi-temps avec les amis autour d’une bonne table, du bon vin et une guitare qui traine !

Dans votre mp3 ?

J’aime beaucoup Claudio Capéo, j’aime ce qu’il écrit, sa voix, son parcours, et j’ai eu la chance de le rencontrer et j’apprécie beaucoup le bonhomme. J’ai aussi toujours beaucoup écouté les Cow-Boys Fringants.

Le meilleur endroit pour passer l’été ?

N’importe où, mais avec les miens autour de moi car on est tout le temps partis à droite à gauche, donc je n’ai pas d’envie de partir au bout du monde, mais plutôt d’être avec les miens.

Pour découvrir les Bodin’s "Grandeur Nature" à la ferme de Descartes, c’est malheureusement trop tard pour cet été... mais la liste d’attente est ouverte en cas de désistement ! La tournée des Zénith se poursuit quant à elle jusqu’en 2018 : toutes les dates sont disponibles sur www.lesbodins.fr