Des rires Grandeur Nature pour les Bodin’s jubilatoires

Le Progrès

3 novembre 2017

Le Progrès

Pour la rentrée de sa saison culturelle, le Scarabée accueillait jeudi 2 400 spectateurs venus voir les Bodin’s. Le show affiche quatre fois complet (soit 9 600 fans) jusqu’à dimanche.


Forts de leur succès, les Bodin’s sont toujours en campagne ! Deux ans après ses dernières aventures roannaises, le brillant duo d’agriculteurs incarné par Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet revient tout le week-end jouer quatre représentations du même spectacle à guichets ferm(i)ers. Ici, pas de scène !

Grâce aux Bodin’s, une atmosphère campagnarde règne tout le week-end au Scarabée.

© Yannick Vernay

En tournée dans les zéniths depuis deux ans, les comédiens et leur troupe jouent au sein d’un impressionnant décor de ferme Grandeur Nature établi sur un plateau de 500m², avec son matériel et ses animaux. L’univers intégralement acheminé par dix semi-remorques et reconstitué en fosse révèle une maison et sa grange séparées par une cour, avec sa mare et son potager où les effets pyrotechniques font mouche. Le réalisme est poussé à l’extrême : les paysages à l’arrière de la cour sont imagés sur un écran géant et des odeurs disséminées dans la salle. Le spectateur est ébahi.

Sans temps mort, le quotidien de Maria Bodin, jubilatoire grand-mère colérique, et son grand dadais de fil Christian est rapidement troublée par l’arrivée de la jeune cousine Julie, citadine impertinente placée pour toute punition chez sa famille au cœur de la France profonde.

Les Bodin’s se paient la tête du jeune coq Macron, intéressé par les vieilles poules.

Le public intergénérationnel est hilare face aux facéties cocasses des trublions. Le scénario a bien sûr évolué : dans l’air du temps, les Bodin’s se paient la tête du jeune coq Macron, intéressé par les vieilles poules, ses amis politiques (la chèvre Ségolène ou l’âne Mélenchon, le bouc DSK) et l’affaire Weinstein. La Maria conte avec verve et mordant le monde qui l’entoure. Elle écorche de ses griffes acérées la société et les préjugés sur les mondes urbains et paysans. Les vannes fusent et, la vache, tout le monde en prend pour son grade. Les rebondissements s’enchainent au rythme de l’actualité dans un festival de cliché détournés et de bons mots. Jouissive, la pièce croule sous les applaudissements. Treize ans après les débuts des personnages à Descartes (Indre-et-Loire) en plein air, l’humour reste dans le pré. On en redemande !

Yannick Vernay