Vive le bouche à oreille !

Le Courrier de l’Ouest

24 novembre 2015

Le Courrier de l’Ouest

Vrai spectacle phénomène, les Bodin’s « grandeur nature » font le plein trois soirs de suite à Amphitéa.

Les Bodin’s font le plein au Parc des expositions. Le célèbre tandem tourangeau mère-fils va remplir trois soirs de suite la salle Amphitéa à Angers, de vendredi à dimanche prochain.


Comment est né ce spectacle en tournée ?
Jean-Christian Fraiscinet, le fils Bodin :

« On a joué « Les Bodin’s grandeur nature » pendant 10 ans en plein air, dans une ferme à Descartes (Indre-et-Loire). Quand on a décidé d’adapter le spectacle pour le jouer dans les grandes salles en tournée, on n’y croyait pas vraiment.
Avec notre producteur, Cheyenne, on a quand même étudié sérieusement la question et finalement, ça s’est fait. On joue uniquement dans les grandes salles type Zénith ou Palais des sports, à Paris. »

Côté coulisses, c’est une mégatournée, façon Rolling Stones !

« Eh oui ! Dix semi-remorques, avec une soixantaine de personnes sur la route : comédiens, techniciens, un décor énorme !.. On reconstitue tous les soirs une ferme grandeur nature, avec des cochons, des chèvres, un âne, des chiens… Il y a un animalier qui nous suit partout, car les spectacles avec des animaux sont très réglementes et c’est normal. Dans les salles, on enlève le parterre de chaises, on monte le décor à même le sol, et on joue devant les gradins. »

Remontons aux origines des Bodin’s. Comment est née la compagnie ?

« Vincent (Dubois) avait déjà créé le personnage de la mère, quand on s’est rencontrés sur un festival de théâtre, à Villard-de-Lans. Moi, avant, je faisais totalement autre chose comme comédien. On s’est bien marrés tout de suite, et on a lancé le duo des Bodin’s en 1994. On a fait quatre ou cinq spectacles, avant « Les Bodin’s grandeur nature », en 2005. Depuis notre rencontre, on a tourné deux longs métrages, et pas mal de « pastilles » pour le net. »

Vous faites un tabac partout. Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ?

« Là franchement, on est les premiers surpris. On n’a jamais été médiatisés, mais c’est l’avantage aussi des choses qui se font lentement, par le bouche à oreille. Alors oui, vive le bouche à oreille ! Tous les soirs, vu qu’on remplit partout, on annonce les dates supplémentaires. Et pendant les dédicaces, après le spectacle, il y a des gens qui nous disent : « Super ! on va déjà acheter des places pour des amis. » À nos débuts, on a tenu bon, cela dit on n’a jamais souffert, on jouait dans de plus petites salles bien sûr. Hier soir, les gens de TF1 nous disaient : « Mais vous vous rendez compte que vous êtes quasiment les seules à remplir les Zénith actuellement ?.. »

Vos spectacles ont toujours été boudés par la critique parisienne.
Le succès aidant, voyez-vous une évolution de ce côté-là ?

« Ça commence à bouger, surtout avec ce spectacle-là en tournée.
On a un super-attaché de presse qui fait venir les médias parisiens nous voir en province : une équipe de Paris Match encore hier soir…
Maintenant, on est devenus quasiment « récurrents », comme on dit, chez Patrick Sébastien. Côté public, les choses sont en train de changer, aussi. On élargit énormément avec ce spectacle-là. »

Que répondez-vous à vos détracteurs, qui fustigent votre humour « campagnard » ?

« Rien d’autre que de venir nous voir.
Il n’y a rien de tel pour les faire changer d’avis ! Je ne dirais pas que c’est de l’humour campagnard, c’est un spectacle d’humour sur une mère et son fils qui sont des gens de la campagne. Dans leur ferme, ils ne font que porter un oeil bien à eux sur le monde qui les entoure. D’ailleurs, le spectacle ne marche jamais aussi bien que dans les grandes villes, avec un public populaire, hétéroclite, toutes classes sociales confondues. »

Et votre vie de comédien, en dehors des Bodin’s ?

« Je m’occupe d’un théâtre, installé dans un domaine à la campagne, dans le Berry. Une « ferme-spectacle » sur le même modèle que la ferme-auberge de Patrick Cosnet, dans le Nord-Anjou (Pouancé, N.D.L.R.). C’est d’ailleurs un ami. Et
puis, avec Vincent, on fait d’autres rôles au cinéma, sans déguisement.
Ainsi, on n’a pas l’impression de se scléroser en jouant les Bodin’s. Pour l’instant, on n’imagine pas la fin de l’aventure avec eux. »

« Les Bodin’s grandeur nature » les vendredi 27, samedi 28 (20 heures) et dimanche 29 novembre (15 heures). Complet sur les trois dates.

A savoir : Ils reviennent dans un an !

Comme un peu partout depuis la rentrée, les Bodin’s vont jouer les prolongations à Angers aussi, pour contenter tout le monde. Ce même spectacle sera rejoué du 15 au 18 décembre 2016, (quatre dates) à Amphitéa toujours. « On en est à 120 dates, au lieu des 70 prévues au départ, précise Jean-Christian Fraiscinet.
A raison de 3 000 spectateurs chaque soir, faites le compte : on doit dépasser les 350 000 ! »