En fin de semaine, le parc Anova d’Alençon a fait l’oeuf. Bondé à bloc, pour rire et applaudir aux péripéties des Bodin’s. Pourquoi on aime tant ces gars-là ?

Ces deux-là nous causent. On a tous connu une vieille voisine grincheuse et noueuse comme un cep de vigne?; une grand-tante avec des poils au menton et un poireau sur le pif. Le fils benêt, vieux garçon, à l’hygiène douteuse. Avec leur ferme grandeur nature, qui fleure bon le bocage et les souvenirs d’enfance, Les Bodin’s font un peu partie de la famille. Celle du public, en moyenne pas très jeune, qui s’est pressé ce week-end à Anova pour des représentations à guichets fermés.
Un fameux jeu d’acteurs
En voilà du bon spectacle populaire. Pourtant ce n’est ni ringard, ni simpliste, ni vulgaire. C’est tout en finesse, croustillant de gros mots, d’expressions hilarantes et de tirades qui font mouche. Ça gueule, ça bouge, ça fuse, ça s’invective… On se marre, et dès les premières minutes. La Maria, sous ses allures de vieille peau roublarde, est au top de la satire. Pas besoin de grandes analyses philo-socio-politico-mondaines. Les sous-entendus suffisent. Les parigots en prennent plein leur grade, tout comme les politiques représentés par les animaux de sa ferme.
Vincent Dubois (Maria), Jean-Christian Fraiscinet (Christian), et tous les autres acteurs se sont prêtés au jeu des dédicaces après le spectacle.

Plus de deux heures plié en deux, Vincent Dubois est infatigable. On en oublie le grand gaillard sous les traits de la fermière autoritaire. Ce brave bougre de Christian ne démérite pas non plus. Soumis, bêta et attachant à la fois. Jean-Christian Fraiscinet porte son personnage d’un bout à l’autre du spectacle. Il encaisse les moqueries et les insultes, fait montre d’ingéniosité décalée. Alors oui, on adore. Parce que Boudiou, « Sont-y cons » ces deux-là?!
Par Nathalie HOUDAYER