?Descartes : une nuit à la ferme des Bodin’s avec des bénévoles en or
?En juillet, le spectacle des Bodin’s à la ferme fait carton plein à Descartes. Neuf cents spectateurs y sont reçus chaque soir par une quarantaine de bénévoles très organisés et heureux d’être là.
- Environ 130 bénévoles se relaient presque chaque soir de juillet pour donner vie au spectacle des Bodin’s, à la ferme des Souchons à Descartes. Avant l’arrivée des spectateurs, Vincent Dubois (La Maria Bodin) passe du temps avec les bénévoles.
© NR, Julien Pruvost
Il est 19 h 30 au lieu-dit Les Souchons à Descartes. L’accès par la route à la ferme des Bodin’s est encore barré par deux lourdes barrières. Elles ne seront ouvertes qu’à 20 h 45.
Devant le corps de ferme qui sert de théâtre au célèbre duo comique, pourtant, quelques voitures sont déjà garées sur le parking.
À 19 h 30, c’est l’heure à laquelle la quarantaine de bénévoles qui « travaillent » sur le site se réunissent chaque soir de représentation. Bertrand, le responsable des bénévoles, est là pour les accueillir.
- En arrivant sur le site, les bénévoles se rendent dans leur local pour regarder un grand tableau blanc où les tâches de chacun sont notées.
Trois pôles : gradins, buvette et parking
« Sur le mois, ils sont 130 bénévoles au total. Chaque soir, il y a entre 40 et 50 personnes pour s’occuper des trois postes importants : le placement en gradins, la buvette restauration et le parking. »
Dès le premier briefing du soir, les sourires sont sur les visages et la bonne humeur partout. En arrivant, la famille des bénévoles – reconnaissable à leurs t-shirts noirs avec inscrit « Bodin’s Grandeur Nature, J’suis d’la famille ! » – se rend dans le local réservé.
Un grand tableau avec les noms de chacun résume les tâches du soir. « Ils savent en arrivant quelle est leur affectation. Chaque responsable de pôle fait son briefing. Tout est très clair », continue Bertrand, talkie-walkie fixé à la ceinture.
- Environ 130 bénévoles se relaient presque chaque soir durant une partie de l’été pour donner vie au spectacle des Bodin’s, à la ferme des Souchons près de Descartes.
Effectivement, la machine se met vite en branle. Au parking, Éric, le responsable briefe ses treize « gars et une fille » du soir.
Aux gradins, Marie, responsable non seulement du placement, mais aussi de toute la logistique du lieu et de l’économat – et la femme de Vincent Dubois, alias Maria Bodin –, demande déjà à son équipe du soir de nettoyer les sièges.
« Il a un peu plu dans la journée. Il faut essuyer », explique toujours avec un grand sourire, celle qui a l’œil sur tout. Dans les haut-parleurs, de la musique pour donner du peps, avec David Bowie ou Elvis Presley. Au pôle buvette, sous une grande tente blanche, ça s’active aussi.
« On aime tous ça »
Les petites mains fabriquent les sandwichs, soit thon, soit saucisse. Les flans sont prêts, tout comme les sachets de bonbons et les boissons. À la Cabane à frites, Jean-Louis et Lolo, des figures parmi les bénévoles, sont au taquet.
Dans la cour, tout est en place pour accueillir les spectateurs. Ultime annonce micro, à 20 h 40 : « Message à tous les comédiens, techniciens, bénévoles, tous à vos postes. Entrée du public. »
Vincent Dubois (Maria) et Jean-Christian Fraiscinet (Christian Bodin), qui avaient fait un tour parmi les bénévoles comme tous les soirs, prennent la direction des coulisses.
- L’équipe parking a la lourde tâche de bien garer voitures, camping-cars, cars, motos... Neuf cents spectateurs sont présents à chaque représentation.
À 20 h 46 : les premiers sortis des six bus passent les portes des Souchons. Jusqu’à 22 h 30, début du spectacle, on mange, on profite des installations, on rigole déjà.
Une fois, tout le monde assis dans les gradins, que Maria a fait son entrée tonitruante, que les premiers rires ont retenti, « on sait qu’on a gagné, résume Bertrand tout sourire. On recommence tous les soirs. On aime tous ça. »
La soirée ne se termine pas avant 1 h 30 du matin
Il faut qu’ils aiment ça, les bénévoles. Venir donner un coup de main à la ferme des Bodin’s, ce n’est pas une mince affaire. La famille des bénévoles arrive à 19 h 30 pour n’en repartir que vers 1 h 30, 2 h du matin, voire plus tard.
- Bertrand, responsable des bénévoles et Marie, chef d’orchestre de la ferme des Bodin’s, ont des yeux et des oreilles partout. Il faut savoir gérer le quotidien et les imprévus.
« Le spectacle fini, Vincent et Jean-Christian font des dédicaces, explique Bertrand, responsable des bénévoles. Les amplitudes horaires sont grandes. » On sent pourtant que le temps n’est pas long pour les bénévoles qui disent « aimer l’ambiance de la ferme, aimer Vincent et Jean-Christian ».
« Il y a beaucoup de générosité de leur part, continue Bertrand. Le plaisir est grand aussi. Et les spectateurs nous disent souvent qu’ils ont été très bien reçus et que l’organisation est au top. »
Jean-Louis et Lolo, les rois de la Cabane à frites
Derrière le comptoir de la Cabane à frites, les deux inséparables Lolo et Jean-Louis mettent l’ambiance. Bénévoles depuis (quasiment) les débuts du spectacle à la ferme, les deux figures assurent environ soixante-dix kilos de frites chaque soir.
- A eux deux, ils préparent 1,5 tonne de frites en un mois.
En un mois de représentations, « ça fait une tonne et demi de frites », sourient les spécialistes. Jean-Louis, bénévole à la ferme depuis seize ans et Lolo, depuis un an de plus, ont eu l’idée de la Cabane à frites, il y a dix ans environ.
Depuis, on ne les arrête plus. Jean-Louis, avant de prendre sa retraite, faisait même les soirées en juillet à la ferme avant d’embaucher au petit matin. La ferme des Bodin’s, presque « un pèlerinage » pour beaucoup de bénévoles.
- Il est 22 h 30 passées, le spectacle Grandeur Nature vient de commencer. La Maria Bodin (Vincent Dubois) et son dadais de fils, Christian (Jean-Christian Fraiscinet) et tous les comédiens joueront jusqu’à 1 h 30 du matin.
© NR, Julien Pruvost