4500 spectateurs pour Les Bodin’s à Carat : vous avez aimé ?
Charente Libre
4.500 personnes et un nouveau succès pour Maria et Christian ce week-end. Ils ne font pas dans la dentelle mais c’est efficace.
On comprend mieux pourquoi ce miracle depuis vingt ans a encore attiré 4.500 personnes pour deux représentations ce week-end à Carat. Les Bodin’s, c’est d’abord une histoire de vannes, de réparties, qu’on balancerait à sa belle-mère ou son oncle, le temps d’un repas du dimanche. "Ma saloperie, elle est comme ta connerie, elle ne se périme pas", envoie Maria, 87 ans, à son fils bien gentil de l’avoir emmenée au camping des Oursins pour voir la mer ou jouer au Scrabble le lendemain d’une soirée karaoké. "Et je fais “maman“ avec le n de ‘“dragon”", annonce à sa mère, Christian, pas peu fier du mot compte double sens.
C’est aussi une belle histoire de filiation où la maman feint Alzheimer pour avoir son fils rien qu’à elle le temps d’un week-end. "Tu comprends, avec cette maladie, j’ai le cul sur le fil du rasoir : un pet de travers et je monte au ciel." Des formules dignes des Brèves de comptoir qui s’enchaînent autant que les rires des spectateurs. "Je vais prendre un petit coup de gnole, ça va remettre le facteur sur le vélo… et en danseuse !", image Maria après avoir manié de la planche de "surfe" pendant quatre heures sur les vagues. "C’est facile, explique-t-elle, mimes à l’appui. Quand tu pars en avant, tu fous le cul en arrière et quand tu pars en arrière, tu fous le cul en avant."
Comme dans les repas familiaux, il y a l’inévitable passage politique. Christian : "Tu sais que Sarkozy, sans ses talonnettes, a la taille de Joséphine ange gardien…" Maria : "Mais lui n’a jamais fait de miracles". Christian : "Hollande, non plus…" Maria : "Et qu’il emballe une petite nana comme Julie Gayet, ça tient pas du miracle ?!"
On comprend mieux enfin pourquoi le sketch sur "face de bouc" rencontre un tel succès sur le net. Parce qu’à la maison de retraite, Maria apprend à se "servir de Quick time en Open office quand tu sors un buzz sur face de bouc".
Et surtout sur "face de bouc", tu as "plein d’amis mais tu ne les vois jamais". Christian ne voit pas comment c’est possible. Maman a la comparaison qui pique : "Les amis de face de bouc, c’est comme les hémorroïdes, c’est pas parce que tu ne les vois pas que tu n’en as pas."
À la lecture, ça peut tomber à plat. Mais avec les goules de la famille Bodin au crachoir, le coup des hémorroïdes fait tortiller les spectateurs sur leur chaise.