À la rencontre des Bodin’s avant leur venue au Zénith de Limoges du 24 au 26 novembre
Le Populaire du Centre
« Les Bodin’s » ont une histoire avec Limoges. C’est au Zénith qu’ils ont enregistré le DVD de « Grandeur nature ». Rencontre avec Vincent Dubois, le père fondateur du duo.
Depuis combien de temps tournez-vous avec ce spectacle, « Les Bodin’s grandeur nature » ?
Cette version Zénith existe depuis septembre 2015. Nous en sommes à deux cents représentations environ. Mais le spectacle évolue à chaque fois.
D’où est venue l’idée de construire une ferme sur une scène ?
Tout a commencé à Descartes en Touraine. En 2005, nous avons décidé de jouer dans une ferme en plein air. Et tous les ans, 25.000 personnes venaient nous applaudir. Partout où nous passions les gens se plaignaient de ne pouvoir venir. Nous avons décidé de reconstituer sur scène la ferme où nous nous produisons.
Le montage est impressionnant. Combien de temps faut-il aux techniciens pour construire le décor ?
Trente-six heures. A cela s’ajoutent dix semi-remorques, soixante techniciens… C’est un vrai « Barnum » qui se déplace.
Il ne manque rien. Vous êtes soucieux du moindre détail…
Exactement ! Nous nous sommes dits, "quitte à monter ce projet autant le faire bien". Puisque la magie du plein air n’est pas là, nous en avons créé une autre et ça fonctionne. Les effets techniques, la vidéo, apportent une autre émotion. Heureusement, nous avons été soutenu par Cheyenne Production qui a eu le culot de se lancer là-dedans.
Vous êtes le père fondateur de ce duo. C’est dans l’ambulance que vous conduisiez que vous avez « rencontré » Maria Bodin ?
C’est ça ! J’étais ambulancier et un jour j’ai véhiculé une dame qui était tombée de Solex. Et je dois dire qu’elle était pittoresque. Je suis le père de cette grand-mère. En fait, la dame en question a été l’étincelle. Mais à la campagne où je vivais, j’ai côtoyé beaucoup d’anciens dont ma grand-mère. Au fond, je crois que c’est elle la vraie Maria. Elle avait un fort caractère. Chaque fois qu’elle affirmait quelque chose par exemple, elle concluait par « y a pas de pièces à y remettre ».
Vous étiez seul au départ ?
Oui, j’ai tourné cinq ans en solo avec le personnage de Maria. C’était en 1989.
Vous aviez une formation théâtrale ?
Non, mais je faisais de la scène. J’étais chanteur guitariste. Puis je me suis mis à raconter des histoires autour des personnages que j’avais croisés. Un jour, j’ai fait la connaissance, lors d’un festival, de Jean-Christian Fraiscinet. L’organisateur demandait aux artistes de se mélanger. J’ai improvisé un truc avec Jean-Christian et le courant est tout de suite passé.
Jamais une dispute entre vous ?
On a jamais eu de souci d’ego. On ne fait pas ce métier pour être reconnu dans la vie. On ne s’engueule jamais car je pense que nous avons eu la même éducation, la même enfance. On rit des mêmes choses.
Jean-François Julien