Les Bodin’s, pourquoi ça marche

Le Maine Libre

10 mars 2012

Le Maine Libre

Ils jouent mercredi leur nouveau spectacle au palais des congrès du Mans. En Sarthe, comme ailleurs, la salle est comble. Retour sur un succès phénoménal avec Claude Cyndecki, l’heureux producteur du duo.


Des salles pleines à craquer d’un bout à l’autre du pays, quatre millions de visionnages de leurs sketches sur internet et sur grand écran « le deuxième film le plus rentable du cinéma français au regard du peu de moyens engagés dans le tournage » rigole Claude Cyndecki.
Le Tourangeau, patron de Cheyenne Productions, est un producteur heureux. Pensez donc ! Depuis plusieurs années, chef d’orchestre des tournées du tandem, il est aux premières loges pour mesurer la formidable ascension de ses protégés.

« Je croisais Vincent Dubois en Touraine. Il avait un petit cabaret qui tournait bien et je suivais ses créations. Puis, il a rencontré Jean-Christian Fraiscinet et les Bodin’s sont nés. Ils jouaient alors dans les salles des fêtes des petites villes du coin. À chaque fois, le public était au rendez-vous ».

Entre les Deschiens et Fernand Raynaud

Bluffé, Claude Cyndecki (par ailleurs producteur de Bigard et de RFM Party 80) propose aux Bodin’s d’enclencher la vitesse supérieure. « Il fallait oser, passer des salles polyvalentes de Touraine au palais des congrès du Mans, sortir de leur territoire pour aller vers d’autres régions. » Prudent, le producteur inscrit quelques dates. « Au retour des vacances d’été, tout affichait complet ! À ce moment-là, j’ai su qu’ils commençaient leur ascension ».

De Tours à Marseille, de Bordeaux à Strasbourg, l’humour de terroir des Bodin’s s’adapte à tous les particularismes locaux. À mi-chemin entre les Deschiens et Fernand Raynaud, ils contournent la plouc attitude au profit d’un esprit percutant qui fait mouche. Sans télé, sans ramdam, les Bodin’s creusent leur sillon pas à pas. « Au fil des années, Vincent et Jean-Christian ont tissé un solide réseau. Parce qu’ils ne changent pas. Ils restent généreux, naturels, sincères, toujours très proches de leur public qui se reconnaît dans leurs saynètes. Le résultat est phénoménal ».

À l’unisson du duo, Claude Cyndecki garde la tête froide. « Pour l’instant, nous gardons les théâtres de 800 à 1 000 places. En 2014, avec le prochain spectacle, nous passerons à l’échelle des Zéniths. Inutile de bousculer les choses. Nous travaillons sur le long terme. Depuis 25 ans qu’ils bossent sans cesse, ce succès récompense aussi des spectacles très écrits ».

On ne remplit pas les salles pendant des années sur un malentendu. La verve de la Maria (Vincent Dubois) et de son fils Christian (Jean-Christian Fraiscinet) séduit même les Parisiens. C’est dire si ces provinciaux savent user de leur image de faux « ringards » pour camper des personnages roublards et candides universels.

Par Frédérique BRÉHAUT

Mercredi 14 mars à 20h30 au palais des congrès du Mans. Complet