Les Bodin’s sont immortels

Maville.com

14 octobre 2015

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Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet forment le duo comique Les Bodin’s. Depuis 2005, ils jouent chaque été, à guichets fermés, « Les Bodin’s Grandeur Nature », dans une ferme d’Indre-et-Loire. Pour la première fois, le duo a décidé de partir en tournée avec ce spectacle, emportant avec eux décors grandeur nature et animaux. Ils seront à Antarès du 16 au 19 octobre. Entretien avec Vincent, alias Maria Bodin.


Comment se sont passées vos premières dates, à Nantes ?

Au-delà de nos espérances ! On a eu 10 000 spectateurs en trois jours. Il n’y a que les rock stars pour faire ça (rires).

Qui sont les Bodin’s ?

Les personnages sont nés il y a un peu plus de vingt ans. Moi, je joue le rôle de Maria Bodin, une vieille fermière autoritaire. J’ai commencé en solo avec ce personnage. Puis j’ai rencontré Jean-Christian Fraiscinet en 1994. On a décidé de créer le fils de Maria, Christian, une sorte de « Tanguy » des campagnes.

Quelle est l’histoire de « Les Bodin’s Grandeur Nature » ?

La mère et le fils vivent dans une ferme reculée, au milieu de leurs animaux. Ils fabriquent leur fromage de chèvre. Un été, Julie, la nièce de Maria, débarque de Paris. Ses parents l’ont placée chez sa vieille tante pour la remettre dans le droit chemin. Le spectacle parle de la confrontation entre les générations, la ville et la campagne. On est huit comédiens sur scène.

Jusqu’à présent, ce spectacle était uniquement joué l’été, dans une ferme. Pourquoi partir à l’assaut des Zénith ?

Tous les ans, les 25 000 places pour « Les Bodin’s Grandeur Nature » partent en un mois. À l’année, on tourne avec Jean-Christian Fraiscinet sur d’autres spectacles des Bodin’s. Les gens nous reprochaient souvent de ne jamais pouvoir voir celui de l’été. Alors on s’est dit que pour les dix ans de cette création, on pourrait partir en tournée, comme un cirque. C’était un peu une blague au début, on n’y croyait pas vraiment car c’était très compliqué de déplacer une ferme sur scène. Et puis finalement, on s’est lancés.

Et alors, comment avez-vous fait ?

On a fabriqué des décors grandeur nature. Sur scène, on reconstruit la ferme, le potager, la mare… On a dix-huit semi-remorques pour tout emmener ! On a même pris les animaux avec nous.

Ils ont d’ailleurs des noms un peu particuliers…

Oui, les Bodin’s baptisent les animaux selon l’actualité politique. Il y a Sarko le coq, Jean-Marie le cochon, DSK le bouc… Chacun comprend ce qu’il veut (rires).
Dans le spectacle, les Parisiens, comme les paysans, en prennent pour leur grade…

Vous avez grandi en ville ou à la campagne ?

On vient tous les deux de la campagne. Lui du Berry et moi de la Touraine. On en a rencontré des Bodin’s ! Ça nous a donné envie de mettre en avant ces personnes, qui détiennent souvent de grandes parts de vérité.

Qui a inspiré le personnage de Maria Bodin ?

Avant de gagner ma vie avec ce beau métier, j’ai été ambulancier. Un jour, j’ai ramassé une vieille dame, tombée de son solex. Elle s’appelait Maria. Je me suis attaché à elle, c’est devenu ma copine. Elle avait le caractère des femmes fortes de cette génération. Je me suis aussi aperçu, au fil du temps, que la Maria du spectacle était aussi ma grand-mère.

Votre tournée, à peine lancée, est déjà en tête des ventes. Quelle est, selon vous, la raison de cet engouement ?

Je pense que notre humour est intergénérationnel. Le spectacle plaît beaucoup aux enfants, qui amènent leurs parents. Et puis les jeunes se retrouvent dans Julie, les anciens dans Maria et les quinquagénaires dans Christian.

Dans tous vos spectacles, Christian et Maria ont 50 et 87 ans. Vont-ils vieillir un jour ?

Ah non, c’est comme si vous demandiez à Zorro s’il aura un jour 85 ans (rires) ! Maria, c’est Zorro, je casserai ma pipe avant elle ! Les Bodin’s sont immortels.


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