Les Bodin’s transposent leur show nature dans les zéniths, un choix culotté !

Le Progrès

6 décembre 2015

Le Progrès

Véritable phénomène burlesque, les Bodin’s transposent leur corps de ferme dans nos zéniths pour faire plier nos zygomatiques. L’adaptation en salle de leur spectacle de plein air Grandeur nature passera par trois fois dans nos contrées roannaises et stéphanoises. Rencontre avec Vincent Dubois, interprète de la coriace Maria aux côtés de Jean-Christian Fraiscinet (Christian Bodin).


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La Maria Bodin
Campée par Vincent Dubois, la Maria Bodin vous accueille dans la cour de sa ferme reconstituée en zéniths.

© Valéry Joncheray - Le Progrès

Comment est née l’idée d’une telle tournée ?

« On joue Grandeur nature depuis dix ans dans une vraie ferme d’Indre-et-Loire. Au début, ce devait seulement être un spectacle de plein air, donné 25 fois en juillet devant 1 000 personnes. Chaque année, nous refusons tant de monde ! Sur la demande du public, il nous est venu l’idée d’emmener ce spectacle en tournée, comme un cirque. C’était parti comme une blague mais la production a voulu nous suivre dans l’aventure ! ».

Par quels moyens transposez-vous ce show en version indoor ?

« On a adapté le show à l’espace scénique qui nous est donné dans les zéniths. Notre ferme est reproduite grandeur nature. Le jeu en vaut la chandelle, car d’un coup le public se retrouve dans la cour des Bodin’s. C’était un choix culotté ! On se retrouve sur les routes avec dix semi-remorques, qui transportent notamment les animaux fétiches de la Maria - des chèvres, poules et lapins, un cochon, un âne et un chien - et des véhicules à la Bodin.

Derrière les bâtiments de ferme, un écran géant figure les paysages et champs alentours. Des diffuseurs d’odeurs recréent les senteurs de la ferme. On dispose aussi d’effets spéciaux ».

Comment a évolué votre travail au cours de ces années ?

« On était au départ plutôt des auteurs de gags, qui voulaient faire rire. Puis on s’est rendu compte qu’avec de tels personnages, il ne fallait pas se gêner pour ramener notre fraise sur l’actualité et le monde qui nous entourent. De ce décalage avec ces petites gens, qui a priori n’ont rien à voir avec la modernité, naissent des moments très intéressants où on remarque qu’ils ont un œil très aiguisé sur ces questions-là ».

Quelle est l’ambiance sur scène et l’accueil en zéniths ?

« Cela dépasse toutes nos attentes. Le public est super-enchanté d’embarquer dans notre univers. On a beaucoup travaillé sur ce spectacle, qui plaît beaucoup aux gens : 60 personnes très compétentes nous entourent sur ce show, c’est confortable.

Après les attentats de Paris, les spectateurs voient en l’humour, et plus largement dans le divertissement, un véritable refuge.

En tant qu’artiste, comment pensez-vous répondre à ce besoin ?

C’est très compliqué d’aborder ce genre de période quand on fait notre métier. Dans ces moments-là, nous ne sommes pas des stars, mais des aides-soignants. Il faut avoir l’humilité de se dire que ce qu’on amène aux gens, c’est simplement une parenthèse pour oublier un peu ce qui se passe. On leur offre un peu de réflexion avec notre parler à nous, mais le but ultime est de les faire rire !

Avec ce spectacle, vous passez encore un cran au-dessus. Comment expliquer ce succès toujours grandissant ?

« Notre aventure est l’antithèse de la Star Academy. On a commencé dans des salles des fêtes et nous voilà dans des zéniths, à la télévision ou à l’Olympia. Cela nous est arrivé tranquillement. On a grandi en même temps que notre succès, qui arrive au bon moment. S’il était arrivé trop tôt il y a 25 ans, on en aurait fait une moins bonne utilisation. On s’est débrouillé, le succès est lié à notre longévité. On a fidélisé un public qui nous a suivis dans toutes les aventures des Bodin’s ; cela ne nous a pas chamboulés la tête ! »

Vous fêtiez l’an dernier vos 20 ans, seriez-vous prêts à repartir pour vingt autres ?

(Rires) Ah oui, sans problème. Durer dans notre métier est la grande gageure. Bien sûr qu’on a envie que ça dure, car c’est un grand luxe de faire ce qu’on aime et de gagner sa vie grâce à sa passion. Mais lorsqu’en plus, on sent qu’autour de nous on fait du bien aux gens, alors la vie est belle !