« Les stars, ce sont nos personnages. Pas nous ! »

23 décembre 2019

De passage en Touraine avec leur spectacle « Grandeur nature », les Bodin’s reviennent sur leur succès phénoménal, la notoriété et la suite de leur carrière.


Programmé pour être joué une saison, le spectacle « Grandeur nature » cartonne toujours et se joue souvent à guichets fermés. Vincent Dubois, alias Maria Bodin, et Jean-Christian Fraiscinet, son fils Christian, repartent pour la sixième saison de ce spectacle totalement hors-norme.

© NR

Cinq saisons, bientôt une sixième pour votre spectacle Grandeur nature. Et des représentations à guichets fermés. Comment expliquez-vous ce succès ?
Vincent. « D’abord parce que c’est un spectacle hors normes. Coco, notre producteur a eu l’audace de faire partir la ferme des Bodin’s et tous les animaux sur les routes de France. Il a demandé à des gens formidables de travailler sur ce projet. Pour la fabrication technique, Jérôme Putinier a fait un travail incroyable. Tout de suite, il nous a dit : “ Il faudra au moins 8 à 10 semi-remorques. ” Moi, je me disais : “ On n’est pas les Pink Floyd, quand même ! ” Mais il avait raison. »
Jean-Christian  : « En plus, ce spectacle parle à tout le monde. A tous les membres de la famille. Même aux enfants. C’est un peu comme au cirque, chacun va y trouver ce qu’il veut. »
Pourquoi le public aime-t-il tant Maria Bodin et son fils ?
Vincent. « Les Bodin’s, ce sont des gens simples. C’est la débrouille. Et ça parle, ça. Ces personnages, ils ont été fabriqués avec des bouts d’âme à nous. Des vieux gars comme Christian, on en a croisé plein quand on était plus jeune. Le papa de Jean-Christian, il travaillait à la DDE sur les routes du Berry. La Maria, c’est un peu ma grand-mère. »
Jean-Christian. « Le public aime les Bodin’s parce qu’ils le font rire. Les temps sont durs et les gens ont besoin de sourire, d’être bien. Le fait de jouer sur l’actualité aussi plaît beaucoup. Ça ancre beaucoup nos personnages dans le monde de maintenant. Les gens adorent quand on réagit sur des choses très locales ou l’actu comme les Gilets jaunes ou les grèves. Mais c’est très difficile ce genre d’exercice. Il ne faut pas blesser les gens, ne pas donner des leçons. On est là pour leur faire du bien. »
Vincent. « Donc on réfléchit beaucoup à ce qu’on va dire. Sur les Gilets jaunes, par exemple, on a réfléchi pendant des heures pour deux ou trois phrases. On n’est pas là pour remuer la merde. On a l’impression qu’on fait de l’impro dans ces cas-là. Pas du tout. Tout est réfléchi, écrit et s’il faut corriger le tir, on le fait. »
Et la notoriété, dans tout ça ?
Vincent. « Ce sont les personnages, les stars. Pas nous. On n’est pas parasité par le succès. Nous, on se sent plus comme des aide-soignants. Ce sentiment-là est plus durable que le succès. »

Tournage d’un film en 2020
On parle d’un film ?
Jean-Christian : « Oui, la Maria et Christian partent en Thaïlande. On y sera en mars avril pour huit semaines de tournage. Ce sera un mix entre Rabbi Jacob et Indiana Jones. »
Vincent : « La Thaïlande a une culture très différente. Ce fossé entre les deux cultures est donc très intéressant. Pendant ce road-movie en Thaïlande, il va se passer des moments improbables, souvent dus à la naïveté du fils. Mais, il y aura aussi beaucoup de surprises. »
Jean-Christian : « On a trouvé le titre hier : Les Bodin’s au royaume de Siam. Mais on travaille sur l’écriture de ce film depuis deux ans au moins. »
Après plus de vingt-cinq ans de Bodin’s, vous n’êtes pas lassés par vos personnages ?
Vincent : « Absolument pas ! La Maria et son fils sont des personnages hyper attachants. Je crois qu’on aura jamais assez de temps pour leur faire vivre tout ce qu’on a envie de leur faire vivre. C’est une mine d’or, ces personnages. »
Jean-Christian : « C’est incroyable d’ailleurs car on a l’impression que tout ça a commencé hier. Tout est venu progressivement et ce qu’on vit aujourd’hui, on le vit à fond, avec un plaisir intense et une reconnaissance pour tous ceux qui nous ont aidés. Et puis, Vincent et moi, on est toujours dans le temps d’après. Grandeur nature cartonne mais on est très excités par le film et par le spectacle qui va suivre. »
Vincent  : « Continuer à s’épater de ce qu’on vit, c’est une des recettes du bonheur. »