Nancy - Les Bodin’s Grandeur Nature au Zénith

L’Est Républicain

22 mars 2016

L’Est Républicain

Les Bodin’s installent leur ferme au Zénith de Nancy jeudi soir. Entretien avec Jean-Christian Fraiscinet, le vieux garçon.


Vous revoilà… On a l’impression que vous êtes toujours en tournée…

Ce n’est pas une impression. C’est un peu vrai. On alterne, entre les tournées et nos présences à Paris. Depuis quelques années, on est plutôt en tournée, et particulièrement en ce moment avec le spectacle qu’on va venir jouer à Nancy, « Les Bodin’s Grandeur Nature », qui est l’adaptation d’un spectacle de plein air que l’on joue tous les étés, dans notre région, la Touraine. Pour fêter ses dix ans, on a eu l’idée de l’adapter dans les Zénith.

Cette adaptation a-t-elle été compliquée à mettre en forme ?

C’est surtout un colossal boulot de décors. On a dix semi-remorques de matériel. En fait, on reconstitue une grande ferme, grandeur nature… Il a fallu tout reconstruire en décors et puis on emmène tous les animaux, le potager, la mare… C’est assez gigantesque. Surtout, comme les gens connaissaient bien le spectacle de plein air, il a fallu apporter quelque chose de supplémentaire. On l’a apporté notamment par l’aspect technique, comme avec la vidéo. On a un énorme écran de quarante mètres par quinze de haut, qui représente la campagne mais pas que. On s’en sert également dans la mise en scène.

Vous êtes sur scène depuis 1994. Comment est née l’idée des Bodin’s, une vieille fermière un peu roublarde et son fils, indécrottable vieux garçon ?

Vincent, qui joue le rôle de Maria a, en fait, créé son personnage tout seul, inspiré d’une part de sa grand-mère mais aussi d’une vieille dame de son village, un peu rock’n’roll. Puis nous nous sommes rencontrés, en 1994, sur un festival de théâtre où Vincent jouait déjà Maria et moi, je faisais un autre spectacle. On a eu envie de collaborer, on s’est bien entendus… La rencontre est née de ce festival à Villard-de-Lans et on a décidé de continuer à travailler ensemble.

À quel moment décide-t-on de passer d’une ferme au Palais des Glaces ?

On a commencé à faire notre duo en tournée. On a fait plusieurs spectacles. Celui en plein air est venu bien après Le Palais des Glaces. Les Bodin’s, c’est avant tout un duo de scène, on a plusieurs spectacles dont celui d’été que l’on fait depuis une dizaine d’années où on a les Bodin’s et d’autres personnages.

Comment gérez-vous tout cet engouement qui vous entoure ?

Ça se gère très bien ! On a longtemps fonctionné avec très peu de médias. Simplement avec le bouche-à-oreille. On a construit nos personnages et les gens s’y sont attachés. De spectacle en spectacle, le public vient plus nombreux. Du coup, on fait plus de télés. On est, notamment, passés chez Michel Drucker et chez Patrick Sébastien. Tout ça s’est fait un peu naturellement, en fait. C’est la suite de notre travail qui a fait que l’on a rencontré ces personnes.

Pensez-vous avoir repris un créneau laissé vacant par Les Vamps, même si les personnages n’ont rien à voir ?

Peut-être, oui. Quand on construit un univers, on le fait sans faire vraiment de calculs. Après, c’est le public ou les journalistes qui nous orientent… Voilà, on a créé cet univers et c’est vrai que les personnages sont très populaires. Ils parlent à beaucoup de gens. Avec Les Vamps, nous avons commencé ensemble sauf qu’elles ont été médiatisées bien avant nous. C’est vrai qu’il y a certainement une place pour ce genre de personnages. Il n’y a pas forcément d’équivalent en ce moment.

Pour conclure, pourquoi « Les Bodin’s » ?

Simplement parce que la personne ayant inspiré Vincent s’appelait Maria Bonnin… Qui est devenue Maria Bodin et quand on a ajouté le fils, on a mis Les Bodin’s, avec un « s » apostrophe, comme pour une saga !