Tant que le public nous suivra il y aura du Bodin’s dans l’air

Le Progrès

15 mars 2014

Le Progrès

Vingt ans déjà que les Bodin’s sévissent sur scène ! « Retour au pays », le huitième opus de la saga est à découvrir vendredi 28 mars au Scarabée à Riorges. Entretien avec le comédien Vincent Dubois, l’un des créateurs et interprète de la vieille fermière retorse et autoritaire, et de son fils naïf et bienveillant.


Comment est née Maria Bodin ?

Le personnage est né seul au milieu d’un de mes tours de chant. Il m’était en partie inspiré de ma grand-mère, et de tous les anciens que j’ai pu croiser enfant à la campagne. Ils avaient un peu de Carmen Crue et de Tatie Danielle en eux. En 1993, de ma rencontre avec Jean-Christian Fraiscinet est né le duo mère-fils, qui allait apporter beaucoup de comédie mais aussi parler des relations humaines. On sentait qu’on avait moyen de faire rire, mais aussi d’émouvoir les gens avec le vieux garçon coincé dans les jupons de sa mère.

Était-ce un besoin ?

Lorsqu’on est comédien et auteur, on raconte des morceaux de sa vie. Les nôtres ont été marqués par des enfances à la campagne. On peut se vanter avec grand plaisir de réunir dans nos salles des gens de 3 à 103 ans. On s’est aperçu très vite qu’il était important de sortir ces personnages décalés de leur autarcie, et de les confronter à la modernité. On s’amuse beaucoup avec ça : Maria traite d’Internet, de l’actualité politique… Il y a sûrement des choses que les Roannais verront, et qui ne sont pas encore dans le spectacle. Des nouveautés naissent chaque jour suivant l’actu. La Maria ramène sa fraise sur ces sujets à la façon de brèves de comptoir !

Quelle est l’intrigue ?

Dans le précédent opus, le fils Bodin était parti vivre à Paris avec sa femme. Il oublie ses promesses de retourner voir sa mère, et la Maria trouve un stratagème pour le faire revenir à ses côtés en simulant la maladie d’Alzheimer, et lui faisant croire qu’elle est mourante… On peut évidemment voir ce spectacle sans avoir vu les précédents. On essaie d’écrire pour les fans de la saga, mais aussi pour ceux qui découvrent. Notre duo marche sur un ressort comique à la Laurel et Hardy, avec une victime et un bourreau. Parfois, les rôles s’inversent.

Comment ont évolué Maria et Christian à travers cette relation d’amour vache ?

Les sentiments des personnages se sont nuancés au fur et à mesure de leurs aventures. Au début, on traitait surtout de l’univers de la campagne. Depuis, les Bodin’s se sont ouverts au monde qui les entoure. Le fils était au départ sous le joug de sa mère, sans protester. Elle était la patronne, il lui obéissait au doigt et à l’œil. Petit à petit, Christian a réussi à se révolter et la mère laisse voir un peu plus ses failles, les cicatrices que lui a fait la vie.

Quel bilan tirez-vous de ces vingt ans d’aventures ?

On est prêt à repartir pour vingt ans (rires). C’est inespéré : on est passé de petites salles en zéniths. La tournée se termine avec quatre dates à l’Olympia en février 2015. C’est un rêve éveillé, chaque jour on est épaté de ce qu’on vit. On n’a jamais galéré, beaucoup travaillé et appris à fidéliser un public. C’était dans l’ordre des choses, on est très heureux.

Le plein de projets !

Une saga théâtrale, deux films au cinéma, des pastilles sur le web : les Bodin’s sont partout !

« On est très heureux d’être assez peu médiatisés et de pourtant remplir les zéniths : on a tous les avantages des stars sans les inconvénients. Ce n’était pas une volonté de notre part, mais c’est plutôt confortable. On est en pleine écriture du prochain spectacle. La création fait partie du ciment de notre duo, qui est en pleine forme car on s’entend bien. On a une belle complicité d’écriture et à la scène. Tant que le public nous suivra, il y aura du Bodin’s dans l’air ! » assure Vincent Dubois.

« Un troisième film est possible dans trois ou quatre ans. Notre priorité va à la scène, c’est ce qu’on préfère. On a également envie de développer des formats courts pour le net (comme les conférences de presse humoristiques des Bodin’s) ou la télé. Il y a très peu de place en dehors des Bodin’s. Avoir une vie de famille fait partie de notre équilibre, et n’est pas contraire à ce métier. »