Grandeur Nature, le spectacle XXL des Bodin’s enfin à Bruxelles !

lesuricate.org

17 novembre 2018

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Acclamé par le public depuis plus de vingt ans, le duo comique des Bodin’s connaît une success story un peu à part dans le paysage humoristique hexagonal. De fait, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet remplissent des Zénith, de Nantes à Paris, tout en passant à côté du phénomène de starification, annihilant ipso facto son aspect éphémère. Ne reste alors plus qu’à faire rire et divertir l’assistance, ce que les Bodin’s font de mieux !

Passés par la Belgique il y a de cela quelques années avec leur spectacle Retour au pays, les Bodin’s reviennent aujourd’hui avec Grandeur Nature, une adaptation de leur pièce de théâtre présentée chaque été depuis 2005 en plein air à Descartes, en Touraine. Une comédie hilarante rehaussée par des décors somptueux qui ravira à coup sûr le public belge.

Rencontre avec Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, alias Maria et Christian Bodin.


« Grandeur Nature » est un succès estival depuis de nombreuses années en Touraine. Pour la tournée, s’agit-il du même spectacle ?

Oui, tout à fait. On a créé ce spectacle en 2005 dans une ferme de Descartes. En 2015, pour fêter les dix ans de Grandeur Nature, on a décidé d’en faire une version destinée à être jouée dans les grandes salles. Au départ, on disait ça plus comme une bêtise, mais notre producteur a relevé le défi. On a donc reconstruit le décor à l’identique et emmené les animaux pour une longue tournée.

Vos deux précédents spectacles (NDLR : Bienvenue à la capitale et Retour au pays) jouaient sur la confrontation Paris-Province. Sommes-nous encore sur ce sujet dans Grandeur Nature ?

Il y a une petite relation. En fait, les Bodin’s sont chez eux et ils vont recevoir, pendant la période estivale, une petite nièce de 18 ans qui fait les quatre cents coups à sa famille. Elle est parisienne et vient d’une famille assez aisée. Pour la recadrer, elle est envoyée chez la vieille tante Maria qui va lui redresser un peu le poil. Elle se retrouve donc comme un ovni chez les Bodin’s, face au fils de Maria, ce qui donne un côté Quasimodo et Esmeralda. Finalement, cela donne lieu à un conflit des générations, mais la révolte de Maria par rapport à la société est au fond similaire à celle de cette gamine.

Chose assez incroyable aujourd’hui, vous offrez au public un décor hors normes qui, selon certaines sources, pèse plus de 23 tonnes…

Dix semi-remorques sont nécessaires pour transporter le matériel effectivement. On dit d’ailleurs que la Maria Bodin en tournée, c’est un peu Madonna avec des varices (rires) ! Mais c’est vrai, c’est incroyable ce qui nous arrive. Sans Cheyenne Productions qui eu le culot de lancer ça, on ne l’aurait jamais fait. C’est un décor qui coûte 2,5 millions, mais c’est un vrai cadeau pour les gens puisqu’ils se retrouvent plongés dans la ferme des Bodin’s. Quand ils entrent dans la salle, il y a des machines à odeurs, un écran de 30m sur 15, … Le défi était de recréer la sensation du plein air dans les salles. Mais du coup, on ne fait que les Zénith et les très grosses salles.

Justement, au regard de votre agenda, on constate que vous allez très peu dans l’Est de la France, hormis deux ou trois dates. Pour quelle raison ?

C’est une question de salles. Dans l’Est, il n’y pas beaucoup de Zénith ou de grosses salles capables de recevoir le décor. Avec les spectacles précédents, nous allions partout, mais avec celui-ci, ce n’est pas possible. Les gens sont donc quelques fois obligés de faire 300 km pour venir voir ce spectacle, oui.

À l’inverse, on constate que le Zenith de Nantes est devenu votre quartier général…

Oui, on a du le faire 25 fois. On a fait plus de 100.000 spectateurs à Nantes avec le même spectacle, c’est un truc de fou.

Pour en revenir au spectacle proprement dit, nous avons lu récemment que votre spectacle suivait l’actualité puisque qu’Alexandre Benalla y a fait une apparition…

Oui, on essaie d’insérer quelques éléments dans ce spectacle. On le faisait déjà un peu dans les autres. On s’amuse à voir Maria Bodin ramener sa fraise sur l’actualité.

Pourrions-nous dès lors voir des scènes à Bruxelles qu’on ne verrait pas à Nantes ?

Oui, c’est évident. La trame du spectacle est toujours la même puisqu’on raconte une histoire. Mais quand on le peut, on insère des choses locales ou nationales.

Allez-vous abandonner votre spectacle en plein air ou allez-vous le modifier ?

Non, on mène les deux de front. Il y a un véritable engouement pour le spectacle en plein air. Pour juillet 2019, 25.000 places sont parties en quatre jours.

Il y a quelque chose de paradoxal dans votre parcours, c’est d’avoir d’abord connu le succès en province avant d’être connu à Paris. Cela va à l’encontre de la plupart de vos pairs…

Oui, on est passés des salles des fêtes aux Zénith en vingt-cinq ans. C’est l’antithèse de la Star Ac’. On pense que passer directement dans les Zénith, ce n’est pas normal… ou en tout cas, ce n’est pas durable. On goûte d’autant plus ce qui nous arrive avec ce chemin là. Le ciel nous fait un beau cadeau ! Une tournée énorme après plus de vingt-cinq ans, c’est génial ! De même, on comprend toutes les personnes qui sont avec nous sur la tournée, on est passés par là et donc, on les considère.

Quel est, selon vous, le secret de la réussite des Bodin’s ?

Les gens s’identifient aux personnages – pas physiquement, j’espère pour eux – car ce sont des petites gens avec un bon sens. Et ce bon sens les fait sortir vainqueur. Maria Bodin dit plein de choses que les gens pensent, sans avoir l’occasion de l’exprimer. Le bon sens des Bodin’s, c’est la même chose que les brèves de comptoir. Ca plaît aux gens. Puis, il y a plusieurs strates et plusieurs lectures dans le spectacle. Enfin, les gens ne nous pardonnerait pas d’être le contraire de ce que l’on prêche.

Une certaine simplicité ?

Oui, puis la proximité avec les gens. Avant de se prendre pour des stars, on est avant tout des aides-soignants. Par les temps qui courent, les problèmes financiers, le terrorisme,… Faire rire, c’est aider les gens, leur faire du bien et il n’y a aucune gloire à en tirer. Un aide-soignant, personne ne l’applaudit et pourtant, c’est important ce qu’il fait.

Les Bodin’s et leur spectacle « Grandeur Nature » seront le 24 novembre 2018 à Forest National. Plus d’informations et réservations sur teleticketservice (en cliquant ici)