La ferme des Bodin’s ne désemplit pas

Le Parisien

27 février 2017

Le Parisien

Humour. Depuis deux ans, leur spectacle « Grandeur Nature » sur la vie quotidienne d’une vieille fermière et son fils benêt, attire toujours plus de monde. Il vient d’être prolongé jusque fin 2018.


Mais jusqu’où iront-ils ? En tournée depuis bientôt deux ans avec leur spectacle « Grandeur Nature », les Bodin’s jouent une fois de plus les prolongations. Face au succès de leur show, qui a déjà emballé plus de 550 000 spectateurs, l’incroyable duo réunissant Maria, vieille fermière bossue, cousine des champs de Tati Danielle, et son fils Christian, quinqua benêt, poursuivent leur tournée jusqu’en... octobre 2018.

Ce week-end, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, alias les Bodin’s, avaient posé leur ferme pour trois jours sur la scène du Zénith à Paris. Devant un public chauffé à bloc, ils ont livré un spectacle haut en couleur de près de trois heures qui sent bon la campagne.

Jean-Marie le cochon, Ségolène la chèvre

Chez les Bodin’s, il n’y a pas de loi qui se respecte. On braconne, on fait du fromage de chèvre baigné de pesticides, on vire le policier « qui a plus la tête de Derrick que de James Bond » à coups de chevrotine. Même le facteur en prend pour son grade : « C’est ben dommage que ton Colissimo n’aille pas aussi vite que ta connerie ! »

Ce n’est pas toujours très fin, bourré de clichés, mais plus les acteurs poussent loin le bouchon, plus le public se bidonne. Mais là où la salle s’emballe, c’est quand la politique s’invite. Ou plutôt quand Maria interpelle ses animaux, tous bien vivants sur la scène. A une chèvre un peu trop bruyante : « Ta gueule, Ségolène. » A une autre qui refuse de se faire traire : « Ah, cette Penelope, on la paye à ne rien foutre, on va devoir faire travailler la vieille Bernadette.  » Le public est hilare. Et il y a aussi Jean-Marie le cochon « qui aime se rouler dans sa merde et finira en boudin... noir » ou encore l’âne Mélenchon : « Mais comment tu fais pour chier autant, tu veux me faire croire que c’est aussi ton hologramme ? »

Tous les ingrédients sont réunis pour faire pleurer de rire Sophie, 47 ans. «  Je suis une vraie fan depuis des années. J’habite Paris, mais j’ai été élevée à la campagne, alors cela me parle. » Invitée par Emilie, sa petite-fille, Andrée, 80 printemps, a adoré : « C’est très drôle et jamais méchant. » Pour Gilles, retraité du Val-de-Marne, « il y a un peu de Jacques Tati dans les Bodin’s  ». Pour les Franciliens qui les ont ratés, les Bodin’s, en tournée dans toute la France, seront de retour à Paris en janvier 2018. « Et d’ici là, on aura changé de président, y aura du nouveau  », promettent les deux compères...

En tournée depuis près de deux ans, les Bodin’s rempilent … jusqu’en octobre 2018

© VALERY JONCHERAY