Prochainement au Zénith, les Bodin’s n’auraient jamais osé imaginer un tel succès
La Voix du Nord
Environ quatre ans et demi de tournée des Zénith, 350 dates et plus d’un million de spectateurs : lorsqu’ils poseront, pour la dernière fois, leur décor à Lille le 6 et 7 avril 2019, les Bodin’s auront explosé tous les records avec leur spectacle « Grandeur nature ».
- Les Bodin’s ont remis la campagne sur le devant de la scène
© VALERY JONCHERAY
Jamais les Bodin’s n’auraient osé imaginer un tel succès ! « Quand notre producteur a évoqué la possibilité de faire des Zénith, on s’est dit que ce n’était pas pour nous, qu’on allait se ramasser, avoue Jean-Christian Fraiscinet, qui incarne le personnage de Christian, un paysan un peu simplet. Nous sommes partis dans l’idée de faire un an. Finalement, on va en faire quasiment cinq. C’est un truc de malade. Dans certaines villes, on a fait plus de 20 représentations avec le même spectacle mais les gens n’hésitent pas à revenir, du fait qu’on l’actualise énormément. »
Décor grandiose
La clef de cet incroyable succès ? Un décor grandiose avec une ferme reconstituée sur scène et de vrais animaux (un âne, un cochon, une chèvre, des poules…), transporté de ville en ville dans dix semi-remorques ! Mais aussi la justesse et l’authenticité de deux comédiens, qui dépeignent avec une dérision jamais malveillante la campagne de leurs enfances : « Nous ne sommes pas des fils de paysans mais nos parents rencontraient des gens comme les Bodin’s quotidiennement. J’accompagnais parfois mon père, facteur, dans ses tournées », précise Vincent Dubois, qui se cache sur scène sous les traits de la Maria, une fermière de 87 ans, haute en couleur, qui n’a pas sa langue dans sa poche.
Depuis septembre 2015, le spectacle affiche complet plusieurs mois à l’avance quasiment partout où il passe. « Le cadeau que nous a fait la vie, c’est de gravir les échelons tranquillement, estime Vincent Dubois. Nous sommes passés des salles des fêtes aux Zénith mais ça a demandé près de trente ans. Si nous avions vécu ça quinze ans plus tôt, nous en aurions sans doute fait moins bon usage car nous n’avions pas la même maturité, nos spectacles étaient moins aboutis. »
« Le cadeau que nous a fait la vie, c’est de gravir les échelons tranquillement »
Une réussite qui ne leur fait toutefois pas tourner la tête. Pas question, par exemple, d’envisager un Stade de France « Ce qui fout la merde dans ce métier, ce sont les ego, insiste Vincent Dubois. Si on pense au Stade de France pour flatter le nôtre, on va se planter car on aura oublié notre public. » Des fans auxquels les deux comédiens accordent une séance de dédicaces à la fin de chaque spectacle.
Un troisième long-métrage et un nouveau spectacle trottent déjà dans les têtes, la télévision multiplie les sollicitations : le phénomène Bodin’s n’est sans doute pas près de s’éteindre.